Appel à contributions

« L’hôpital psychiatrique, pas plus qu'une école, ne peut être considéré comme une institution, mais comme un ensemble de plusieurs institutions articulées et intégrées. Lorsqu’on rate dans la pratique cette pluralité institutionnelle, chacune d’elles se structure […] en “institution totalitaire”, comme c’est le cas des camps de concentration. C’est alors que ces organismes totalitaires sont définis a priori par leurs “fonctionnaires professionnels” plus ou moins hiérarchisés. »

Ces propos de François Tosquelles, psychiatre catalan qui a fait naître les pratiques de la psychothérapie institutionnelle au cœur de la Guerre d’Espagne, sont toujours actuels et ils ne se limitent pas au domaine de l’hôpital psychiatrique ou de l’école. Dans l’ensemble des métiers du lien, qu’il s’agisse des lieux et structures de soin, des établissements d’enseignement et de formation, des différents secteurs du social et du médico-social, partout des logiques de déliaison sont aujourd’hui à l’œuvre qui viennent faire obstacle aux tâches pour lesquelles ces organismes ont été conçus et qui entravent l’indispensable et inachevable travail d’humanisation de l’homme.

 

Pourtant, celles et ceux qui continuent d’œuvrer selon les perspectives ouvertes par les pionniers de la psychothérapie et de la pédagogie institutionnelles poursuivent leurs actions et leurs réflexions avec toutes les inflexions et les évolutions que leurs conditions d’activité ou les changements dans la relation aux publics accueillis ont nécessité.

 

 

Dans un contexte où la désinstitutionnalisation néolibérale et la résurgence des nationalismes attaquent les possibilités mêmes de faire lien, rendre visible ces pratiques institutionnalisantes devient une urgence sociale. Parce que nous savons que l’institution traverse et structure les sujets, nous observons que les processus d’institutionnalisation, de désinstitutionnalisation  et de ré-institutionnalisation à l'œuvre dans l’ensemble des métiers du lien ne sont pas uniquement défensifs, bien au contraire. De multiples exemples montrent qu’ils sont, dans la durée, plus robustes que la désinstitutionnalisation néolibérale annoncée, et inspirants pour notre époque « en tant que processus politico-thérapeutique ». Il nous revient de les rendre visibles là où ils ont été invisibilisées ou naturalisées.

 

 

Après les colloques de Lille (2004), Nanterre (2008) et Gennevilliers (2017), ce nouveau temps de rencontres vise à poursuivre et approfondir nos pratiques institutionnalisantes ; à faire dialoguer les praticiennes et praticiens de la pédagogie et de la psychothérapie institutionnelles ; à mettre en lumière l’actualité de ces pratiques et la créativité à l’œuvre dans de nombreux lieux structurés par des institutions. 

 

 

Les propositions de participation peuvent être faites sous les formes suivantes :

 

– Récit d’expérience (monographies, exposés, intervention dialoguée, exposition, podcast, vidéos, installations…)

 

– Atelier (production en situation groupale, échanges de pratiques…)

 

– Communication scientifique (expertisée en double aveugle)

 

Dates limite d’envoi des propositions : 31 mai 2025

 

 

Personnes connectées : 2 Vie privée | Accessibilité
Chargement...